Les masques

Freddy Tsimba est issu de la lignée des « Grands forgerons » qui débutèrent leur office au temps de l’Âge du cuivre, au Soudan, bien avant l’Âge du fer. Le forgeron réalisait ce que le peuple invoquait : la richesse pour la dot, à travers les konga ; la subsistance, par les outils ; et la possibilité de se défendre et de protéger, par le biais des armes. Chez les Mongo, le « Grand forgeron » était de fait le chef de clan à l’instar d’Inkoli Botuli, chef penge. Sa dernière fille était Inkoli Bofane, mère d’In Koli Jean Bofane. Par son savoir, Freddy Tsimba est démiurge. Il transforme nos émotions et notre réflexion. (In Koli Jean Bofane)

Cette tête avec les dreadlocks en chaînes vient d’une série de plusieurs dizaines de têtes en cuivre et laiton, travail de forge de l’artiste Freddy Tsimba. 
Pour cette série, l’artiste forgeron a fondu des douilles et métaux de récupération. 

Freddy Tsimba (1967), Série Rescapés, n° 512. 2016. Douilles fondues, chaînes. Collection privée, Braine-le-Comte. Photo J.-M. Vandyck © MRAC Tervuren. 

 

Face à face

Dès l’entrée dans l’exposition, cette pièce fait face à un masque Dipola (culture salampasu) de la collection du musée. Le masque est couvert de plaques de cuivre. Ce masque appartient à la société secrète Ngongo Munyenge. Messager des ancêtres et des esprits, il sort la nuit pour solliciter l’abondance, la prospérité, la guérison, la fertilité des femmes et des champs, la chasse et la pêche fructueuses. Il ne sort le jour qu’à la mort d’un initié afin de communier avec les ancêtres. Le porteur du masque tient en main un couteau à double tranchant. Il peut se déchaîner et tuer. Afin d’éviter cela, un autre initié tient un bâton pour lui barrer la route. (Henry Bundjoko)

Dipola. Masque. Masuika, Kasaï central, RD Congo. [Salampasu]. Avant 1950. Bois, cuivre rouge, laiton, fibres végétales, pigment, plumes de turaco. Don de H. Bogaerts, 1950.  EO.1950.14.6, collection MRAC Tervuren ; photo J.-M. Vandyck © MRAC Tervuren.